Fyfe

Interview

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Connu il y a quelques années en temps que David's Lyre, le chanteur et compositeur de 24 ans Paul Dixon se réinvente aujourd'hui sous le nom de Fyfe et entame une carrière solo. Son premier EP "Solace" lui avait valu les louanges de Childish Gambino et London Grammar, grâce à sa production minimaliste et des arrangements grandioses. Ici, nous nous entretenons avec lui sur son premier album solo "Control", ses influences et le fait de ne pas être signé par un label.

Salut Paul, comment vas-tu et que fais-tu de beau aujourd’hui?

Salut, je vais bien merci! Aujourd’hui, j’essaie d’organiser un peu ma vie avant que mon album sorte.

Félicitations pour la sortie de ton premier album “Control”. Comment penses-tu avoir évolué depuis David’s Lyre ?

Je pense que le projet de Fyfe est plus direct et plus simple, et j’espère du coup plus efficace et intéressant. Je pense être un peu plus mature, j’ai beaucoup appris et j’espère que ça se reflète dans ma musique.

Tu as passé ton enfance à jouer dans des orchestres classiques, mais tu sembles aussi t’y connaître en hip hop des années 90 et en électro. Quel est ton plus vieux souvenir musical?

Mon plus vieux souvenir date de quand j’avais cinq ans et que mes parents m’avaient inscrit à une classe de violon en groupe – ça s’appelait la méthode Suzuki et je ne captais rien de ce qu’il se passait. Mes parents nous avaient inscrits, moi et mon frère, parce que c’était gratuit!

Quelles influences musicales peut-on entendre sur ce nouvel album ?

J’ai toujours aimé la symbiose entre une production intéressante et une superbe composition, c’est sans doute pourquoi "The Miseducation Of Lauryn Hill" est mon album préféré. Kanye West, Dr. Dre, et Metronomy ont également été de grandes influences dans mon travail de production.

Quel est ton titre préféré sur l’album?

Ce sont tous mes préférés pour différentes raisons ! Je suis fier du fait que cet album ne contient pas qu’un ou deux titres phares et que les autres ne soient que des bouche-trous, je pense que chaque morceau mérite sa place. "Lies Pt. II" est très émotionnel donc c’est mon préféré du moment mais ça change tous les jours.

Dans tes vidéos et pochettes, tu t’amuses à te couvrir le visage de peinture. Y a-t-il un message derrière ce geste, un moyen de te cacher peut-être, ou de reprendre le contrôle ?

Tout d’abord, je trouve que c’est quelque chose d’esthétiquement beau et frappant à regarder. Ce fut incroyable de travailler avec l’artiste Sophie Derrick là-dessus. Il est vrai que j’ai toujours eu du mal avec la relation célébrité et musique – mon désir est de créer de la musique qui peut survivre toute seule par sa qualité.

Bien sûr, je comprends le besoin de travailler sur la promotion d’un album, et je ne suis pas contre, mais je veux le faire à ma manière. Peindre mon visage est sans doute un moyen d’exprimer le fait que même si c’est moi qui crée la musique, l’attention ne doit pas se porter sur moi.

Tu as produit cet album tout seul sans l’aide d’une maison de disque ou de promotion. Etait-ce une expérience éprouvante ou au contraire libératrice ?

C’était assez libérateur – j’ai signé avec un label quand l’album était à peu près fini, ce qui était super car tout le monde savait alors ce que Fyfe devait être, et ce que l’album devait représenter. C’est un procédé très différent lorsque tu crées sous la coupe d’un major, ce que j’ai trouvé très difficile à l’époque.

Ta production est minimaliste, mais tu y ajoutes une grandeur orchestrale intense comme sur le titre "St Tropez". Comment définis-tu ta musique à ceux qui ne l’ont jamais entendu ?

C’est une des questions les plus difficiles que l’on me pose. Je réponds souvent que c’est de la pop alternative, car c’est surtout basé sur la chanson, mais les arrangements et la production ne sont pas nécessairement ce que l’on entendrait sur un album de pop conventionnel.

On t’as déjà comparé à Woodkid, SOHN ou Chet Faker, qu’en penses-tu?

Je n’ai aucun problème à être comparé à d’autres artistes, car la musique est tellement subjective, et je crois que chacun doit être libre d’exprimer son opinion. Heureusement, j’aime beaucoup tous les artistes auxquels on me compare donc c’est plutôt flatteur.

Tu as fait la première partie de SOHN pendant sa tournée, as-tu de belles expériences ou anecdotes à nous raconter?

C’était génial comme tournée. J’avais joué avec lui pour quelques festivals en Europe auparavant, mais là il s’agissait de la vraie tournée complète sur le continent. SOHN nous a laissé dormir dans son bus pendant quelques nuits où le voyage était plus long, c’était très sympa – ça a fini en tournoi gigantesque de FIFA dans le salon, ce qui était super drôle.

Si tu devais travailler avec un artiste sur ton prochain album, qui choisirais-tu?

Kanye West, David Longstreath (Dirty Projectors), Kimbra, Chris Taylor (CANT, Grizzly Bear), Ariel Rechtshaid...

Quels sont tes objectifs pour l’année 2015?

Profiter de chaque jour. Finir d’écrire mon second album. Apprendre le français.

Quel a été ton moment fort jusqu’à présent?

Commencer à voir les gens chanter mes chansons en concert, c’est vraiment un sentiment à part.

Qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ?

Aquilo, Hawk House, Little Simz, Sneazzy.

März 2015